Le 12 juin 2024
INTERVIEW - « Des mots pour l’égalité » : quand l’écriture franchit les murs de prison
Manon Secq est animatrice pour le Labo des histoires depuis bientôt deux ans. À la fin du mois de mai 2024, elle a terminé un projet intitulé "Des mots pour l'égalité" réalisé au sein de la maison d'arrêt du Bois-d'Arcy. Interview.
En quoi consistait ce projet « Des mots pour l’égalité » ?
M.S. : Durant sept ateliers d’écriture créative, nous avons exploré la thématique de l’égalité entre les hommes et les femmes. Nous nous sommes appuyés sur différentes œuvres littéraires : des romans, des essais, et même de la bande dessinée. Nous avons ainsi abordé diverses thématiques autour de l’égalité entre les hommes et les femmes, tant au niveau des droits qu’au niveau de nos comportements sociaux.
J’étais avec un groupe d’environ huit détenus pendant ces sept séances. J’ai l’impression que ces ateliers leur ont permis de disposer d’un espace d’expression, un endroit où ils pouvaient vraiment prendre le temps de mettre leurs pensées en ordre, de les poser par écrit, de les partager et enfin d’être entendus. Je pense que ces aspects sont des choses qui leur manquent sans doute dans leur quotidien à la maison d’arrêt.
Les détenus ont-ils aimé participer à ce cycle d’ateliers ?
M.S. : J’ai senti que ces ateliers leur ont été bénéfiques, qu’ils leur ont fait du bien et qu’ils étaient même reconnaissants d’avoir ce temps-là. Le fait de s’entendre et de se découvrir entre eux, sous un aspect moins « homme à homme » propre au cadre de la prison, mais dans un endroit plus vulnérable, a probablement ouvert quelque chose dans leur perception de leurs co-détenus partageant leur quotidien.
Je pense que certains auront envie d’écrire après cet atelier. Plusieurs étaient déjà des lecteurs et j’ai senti qu’ils étaient intéressés par l’exercice d’écriture, et peut-être qu’ils se sont décomplexés par rapport à ce que cela pouvait être. Au début, certains étaient assez stressés, craignant de ne pas faire quelque chose d’assez bien, mais ils se sont détendus au fur et à mesure. Un climat de confiance s’est installé. Je pense qu’ils ont maintenant pris possession de ce médium.
As-tu une anecdote ou un moment qui t’a particulièrement marquée ?
M.S. : Une des choses qui m’a marquée, et qui m’a fait rire aussi, est la réaction d’un des participants. Au début, il se laissait un peu porter, puis, au fur et à mesure, il s’est pris au jeu. À la fin, il était vraiment content et disait : « Ah, ça, ça va m’aider pour ma relation. C’est bien, ça va être bien pour parler avec madame. »
Si jamais je dois refaire un atelier ou un cycle en centre pénitentiaire, je le ferais tout de suite. C’est super intéressant. Je pense que c’est l’une des expériences d’atelier qui m’a le plus émue. Le lien qui se crée est super fort et il est très intéressant de découvrir ces profils-là. Cela crée des dialogues et des échanges auxquels on n’aurait pas pensé. Donc oui, avec grand plaisir, je le referais !
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Le Labo des histoires est implanté en Ile-de-France Ouest depuis 2015.