Des professionnels de l’éducation populaire se forment à l’animation d’ateliers d’écriture
Comment transmettre les valeurs et les pratiques du Labo des histoires ? Par quels moyens proposer des interventions sur tout le territoire ? En formant des professionnels à l’animation d’ateliers d’écriture. Mardi 12 février 2019, l’antenne Auvergne-Rhône-Alpes a expérimenté ce nouvel axe de développement dans le cadre d’une formation organisée par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale de l’Isère.
Donner aux jeunes un moyen d’expression
Une journée pour proposer aux animateurs des pistes pour mettre en place des ateliers d’écriture dans leurs structures. C’est l’objectif que se sont donné le Labo des Histoires Auvergne-Rhône-Alpes et la DDCS de l’Isère. Douze professionnels de l’animation ont répondu présent à ce premier mardi de formation. Si leurs rapports singuliers à l’écriture, leurs âges et leurs activités sont très différents, tous ont exprimé le même désir fort : celui d’investir et de transmettre la pratique de l’écriture pour offrir aux jeunes un espace et un moyen de libre expression.
Se rencontrer en écrivant
Bastien Castellan, directeur de l’antenne Auvergne-Rhône-Alpes, a commencé la journée par une présentation du Labo des histoires. Après avoir raconté l’histoire de la création de l’association, puis de ses antennes régionales, il l’a définie comme « un pôle de ressources pour faire la promotion de l’écriture auprès des jeunes ». Les participants ont ensuite pu l’interroger sur les valeurs défendues par l’association. Plusieurs points sont ressortis (par exemple la gratuité) ainsi que trois axes forts : la solidarité et la bienveillance des participants, l’importance de la contrainte pour la création, ainsi que la participation active et écrivante des animateurs aux ateliers.
Notre animatrice Marie Lorenzin (ancienne directrice de la Maison des Écrits d’Échirolles) a alors proposé deux ateliers d’écriture collaborative, pour apporter à ces professionnels des supports de travail et de réflexion. Intitulé « La Preuve par six », le premier atelier a permis aux participants de s’immerger dans la journée, en composant à quatre, voire à six mains (!) autour d’un album jeunesse.

Dans l’Annexe secrète
Le deuxième atelier a été conçu en résonnance à l’approche du quatre-vingt-dixième anniversaire de la naissance d’Anne Frank. Marie Lorenzin a choisi d’investir le support du journal intime – écrit dans un contexte d’oppression et de confinement – mais aussi de s’inspirer de l’histoire particulière de l’écriture et de la publication du Journal d’Anne Frank (on dénombre quatre versions différentes du même journal, dont une retravaillée par Anne elle-même et deux autres par son père et des éditeurs).
Le principe est de s’immerger dans une situation de crise en prenant l’identité d’un réfugié climatique confiné pour une durée indéterminée. Chaque réfugié écrit une page de son journal intime qui pourra être découverte, lue, retravaillée, transformée. Les identités des réfugiés ont été construites grâce au modèle de l’exercice du cadavre exquis. Les participants se sont pris au jeu avec plaisir, et la journée s’est conclue par la lecture offerte des différentes pages écrites au fil de l’après-midi, puis découvertes par d’autres participants.
Un temps de réflexion sur l’écriture
Au-delà de la découverte des ateliers d’écriture proposés par Marie Lorenzin, cette journée de formation a été l’occasion de prendre le temps d’échanger sur l’écriture. Pourquoi écrit-on ? Pourquoi est-ce si difficile de se donner à lire ? Qu’est-ce qui bloque le processus créatif ? Et comment désamorcer ces hésitations ?
Les participants ont pu dialoguer entre eux, avec Marie Lorenzin et le directeur du Labo des histoires Auvergne-Rhône-Alpes autour de la question de l’intimité révélée ou dévoilée par l’écriture, et de la vulnérabilité qui peut être éprouvée au moment de la lecture par une altérité. Une belle ouverture pour cette journée de créativité, de rencontres et de partage, qui ne demande qu’à être renouvelée.