Les Enfants des livres au Salon Livre Paris
A l’occasion du salon Livre Paris qui se tenait la semaine dernière, le Labo des histoires a organisé le samedi 19 mars, à 15h, la version live des Enfants des livres sur la scène littéraire du salon. Emmanuel Davidenkoff, qui anime la chronique radiophonique tous les dimanches sur France Info, était présent pour accueillir les auteurs invités : Monique Proulx, Erik Orsenna et Martin Winckler. Face à eux, trois jeunes laborantins, Amandine, Alexandre et Théodore prêts à se glisser dans la peau d’un chroniqueur !
Reprenant le format court des chroniques, les laborantins ont tout d’abord échangé avec Emmanuel sur les derniers ouvrages des auteurs. Qu’est-ce qui leur a plu dans ces romans ? En tant que jeunes lecteurs, quels éléments du récit les ont interpellés? Conseilleraient-ils ce livre à leurs amis ? Amandine a ainsi présenté L’origine de nos amours d’Erik Orsenna puis Alexandre Ce qu’il reste de moi de Monique Proulx, et enfin Théodore a présenté au public Abraham et fils de Martin Winckler.
Pendant la deuxième partie de cette rencontre, les auteurs ont répondu aux nombreuses questions des jeunes laborantins.
Amandine a ainsi discuté avec Erik Orsenna du paradoxe d’associer un caractère autobiographique au genre romanesque qui se définit comme étant fictionnel. Selon l’académicien, pour réussir à intégrer des éléments biographiques sans risquer d’être découvert, « il faut prendre une réalité et « tenir la note », enjoliver un peu plus cette réalité que l’on a vécue ».
Théodore s’intéressait aux raisons qui poussent les auteurs à écrire sous des noms d’emprunts. « Pour écrire plus ! » s’était exclamé en premier Martin Winckler. Il nous confiait s’être inspiré du personnage Gaspard Winckler, du roman La Vie mode d’emploi de Georges Perec. Erik Orsenna a lui aussi trouvé son nom d’emprunt dans un livre ; il tire « Orsenna » du roman de Julien Gracq, Le rivage des Syrtes.
Enfin, Alexandre interrogeait Monique Proulx sur son genre d’écriture préférée. L’auteure, qui écrit de nombreuses nouvelles, des scénarii et des romans, nous expliquait avoir une préférence pour le genre romanesque. En effet, elle le conçoit comme une « suite de nouvelles qui se succèdent », tels des chapitres. Le roman est un « fil qui lie les moments » qui constituent notre vie.
Martin Winckler et Erik Orsenna auraient aimé avoir un Labo des histoires et participer à des ateliers d’écriture créative dans leur « jeunesse ». L’auteur d’Abraham et fils connaissait l’existence des cours d’écriture aux Etats-Unis et n’en avait pas trouvé en France. Il confiait avoir eu besoin de conseils et de techniques pour poursuivre l’écriture de ses récits. Pour Erik Orsenna, la pratique de l’écriture est très importante ; il animait des ateliers d’écriture avec des groupes scolaires au Musée de l’Air. Pour lui, l’écriture apporte ainsi un « supplément d’émerveillement » à la visite. Monique Proulx considère quant à elle que les techniques d’écriture sont essentielles à la rédaction de scénario, dont le genre est très codifié.
Enfin, tous se sont entendus sur l’importance de soutenir les jeunes auteurs dans la création de leurs textes. Martin Winckler se voit comme un « tuteur », et Erik Orsenna observe régulièrement des « amitiés incroyables » entre des auteurs de générations différentes. Enfin, Monique Proulx rappelle que la transmission est importante. « Cultivez cette flamme » de l’écriture conclut-elle !